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reçut avec le ſurnom de Semo, que nous verrons que les Romains ne comprirent point, qui d’après un mot de leur ancienne langue même, ne vouloit dire qu’homme[1]. Arnobe parle encore des Dieux Novenſiles que Piſon diſoit être neuf Dieux adorés par les Sabins de Trebie[2] : ainſi appella-t-on en quelque tems Trebule[3]. Mais outre encore que ce ne fut que des Dieux douteux, puiſque l’Apologiſte ne rapporte les opinions dont celle de Piſon fait partie, que pour montrer aux Romains qu’ils étoient les premiers à ne pas ſavoir à quoi s’en tenir ſur leurs Dieux, leur nom ſeul s’ils furent réels, plus probablement tiré de leur nouveauté ſelon Cincius cité par le même Arnobe[4] prouveroit que ce

  1. Hemuna humana, Hemonem enim hominem dicebant. Feſtus Verbo Hemona. On appella dans la ſuite pour cette raiſon Semones les Dieux reconnus pour avoir été hommes, donc on fit la claſſe de petits Dieux, par oppoſition à celle des Grands qu’on n’adoroit qu’au nombre de douze. Semones dici voluerunt Deos quos cœlo nec dignos aſcriberent ob meriti paupertatem, nec terrenos eos deputarent pergratiæ venerationem. Fulg. de Priſce ſermo. num. II.
  2. Ncvenſiles Piſo Deos eſſTe credit novem in Sabinis apud Trebiam conſtituſos. Anvob. adv. G. lib. II.
  3. Trebia dicta eſt quam Tribulam dicunt.
    Servius in Mutuſcam Virgil.
  4. Cincius (Novenſiles) numina novitate ex ipſa appellata pronuntiat. Arno. ubi ſupra.