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droits qui ſont en effet des prodiges de la Nature. Mais quoique ce fut une raiſon de les attribuer à quelque Divinité particulière, l’exemple de Cutilies montre, qu’ils n’ y reconnurent pas moins leur ſeule Vacune.


LXXV. Qu’il en reſulte que la tradition primitive de la vraie idée de Dieu ſe conſerva chez ce Peuple ancien.

On ne trouve donc pas ſeulement Vacune en Sabine partout, on l’y trouve pour tout. La concluſion qui s’en tire ne peut être plus honorable à la ſageſſe Sabine. Il s’enſuit qu’elle s’éleva juſqu’à la vérité, que la vraie idée de Dieu renferme celle de ſon Unité parceque l’Être divin ne ſauroit être ſuprême ſans être un. D’autres Dieux Sabins qu’on trouve terniſſent un peu cette gloire, mais ne la detruiſent pas. Ces Dieux furent cet Enialus dont j’ai parlé d’après Dénis, & Sancus ou Sanctus auquel je vais avoir occaſion de m’arreter. Mais outre que ces deux Dieux furent le même, la Sabine fit profeſſion de ne l’adorer que comme un homme, qu’elle croioit s’être rendu digne des autels par la vertu qui lui fut propre, qui eſt celle qui a nommé la Sainteté. Il eſt remarquable en effet, qu’en lui décernant les honneurs qu’elle ſe propoſoit de lui rendre, elle voulut qu’il les