Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent pas besoin sans doute de se réserver ces distinctions, les autres Peuples durent naturellement les leur deférer, soit à cause de leur tnerite, auquel celui de nul autre peuple particulier ne pouvoit être comparé, soit parceque le lieu des Fêtes leur appartenois, soit par l’honneur qu’ils en avoient, en aïant été les Auteurs, soit enfin & ſur tout à cauſe du zèle qu’ils y portoient.


XXVI. Religion ſingulière de Romains à l’égard du Jupiter d’Albe.

La Religion de Rome capable d’en impoſer par tout à cauſe de ſa grandeur & de ſa ſincérité ne fut nulle part plus frappante que ſur le Mont d’Albe. Nous avons vu comment au moindre defaut des Féries elle en ordonoit la récélebration. Elle alla en une occaſion juſqu’à nommer un Dictateur pour faire une ſeconde célébration de ces Fêtes exempte des vices qui s’étoient gliſſés dans la prémière[1] Le Culte de Rome au Temple d’Albe ne ſe borna pas même aux Féries. Traitant en tout le Jupiter latial à l’égal du Jupiter Capitolin même, ni l’inauguration de ſes Consuls n’étoit tenue légitime, ni

  1. Plena Religionam Civitas… Senatui placuit Dictatorem Feriarum conſtituendarum cauſa dici. Tit. Liv. lib. XXXVIII. n. 44.