de Diane qu’elle leur avoit fait élever dans ſon Fore même, à l’exemple du Temple de la Diane d’Épheſe effet des vœux communs de toutes les Villes de l’Aſie mineure : mais le lieu lui donnoit trop d’occaſion de ſe déceler. On en peut juger par le trait racconte par Tite-live d’un Sabin, qui y étoit venu pour y ſacrifier une victime dont on n’avoit jamais vu la ſemblable. Oſeras tu l’offrir impur comme tu es, lui dit le Romain qui préſidoit au Temple ? Le bon Sabin prenant cette parole pour une monition religieuſe n’eut rien de plus preſſé que de courir au fleuve pour s’y laver : mais à ſon retour il trouva ſa belle victime offerte & ſacrifiée par le Romain même, fort loué des ſiens d’avoir ravi à l’étranger l’honneur d’un ſacrifice ſi diſtingué[1]. Un temple du Dieu le plus redouté & dans un lieu également reſpecté & chéri des Latins parut tout autrement propre aux fins qu’on se propoſoit. Cela fit jetter les yeux ſur le temple de
- ↑ Rex petit (Servius) ut Romæ fanum Dianæ populi Latini cum populo Romano facerent, ea erat confeſſio caput rerum Romara eſſe… Bos miranda & magnitudine & ſpecie… fixa in veſtibule per multas ætates cornua… quid nam hoſpes inceſte paras… Religione tactus… deſcendit ad Tiberim… interea Romanus immolat bovem. Tit. Liv. I. n. 45.