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en quelque ſorte la Mer ſur ces Montagnes. Ils paroiſſent du haut du Mont Albain comme deux auſſi immenſes que belles piéces d’eau deſtinées à ne lui être pas moins agréables qu’utiles. J’ai deja parlé de celui de la gauche qui a quatre Milles de circuit, & qui à cauſe de ſes rapports que j’ai exposés, avec Aricie, ne s’appella pas moins Lac Aricin, que Lac de Nemus, ou de Diane, enſorte que c’eſt le vrai Lac Aricin, que les Antiquaires vulgaires indiquent ſi vainement dans la Vallée Aricine : celui de la droite qui avoit presque autant de Diametre, que l’autre de circomférence, étoit nommé Albain d’Albe batie ſur ſon bord dont il étoit la plus propre poſſeſſion. Il eut originairement une ſingularité des plus remarquables : c’étoit celle de croitre quelque fois prodigieusement ſans aucune cause viſible. C’eſt d’une de ces Cruës extraordinaires, qu’avoit été ſurpris ſans doute ce Roi d’Albe, que nous avons entendu dire à Dénis avoir été ſubmergé avec ſon Palais. Il en arriva une autre ſous les Romains qui les étonna tant, qu’ils crurent devoir envoïer à Delphes pour ſavoir de l’Oracle, ce qui ſe devoit faire en conſéquence