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être la plus brillante époque. Cette ſaveur n’a ceſſé d’être célébrée, mais on a peu pénétré ce qui la rendit ſi heureuſe. Ses effets furent uniquement dus aux choix qu’il ſçut faire des talens, & à l’art qu’il ignora encore moins de les exciter & de les diriger à leur vraie fin qui eſt l’utilité publique dans ſon point le plus important qui eſt la formation de la manière de penser. Nous avons vu par l’exemple d’Horace que la première information, qu’il prenoit d’un homme à talens étoit Dixere quid eſſem.de quelles vertus il étoit doué. Règle ſage ! puiſque les talens qui n’ont pas pour premier effet de donner les Vertus, décélent ou des eſprits bornés qui ne ſont pas capables de les connoitre, ou ce qui eſt pire des cœurs pervers, qui peuvent les connoitre ſans les aimer. Dans le premier cas, ils doivent être négligés comme des choſes aux moins inutiles au bien public ; & dans le ſecond ce n’eſt pas la protection, mais l’animadverſion qu’ils méritent par le danger dont leurs maximes, ſont pour le peu d’ordre qui reſte dans le monde.

Il falloit à Mécéne des Varius, des Virgile, des Horace, qui fuſſent en même tems