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la Maison de Mécéne[1], que c’eſt du Tiburtinum de ce Favori qu’il proffitoit.

En nommant Mécéne nous avons prononcé le nom le plus cher aux Lettres. Comme nous n’avons pas manqué ailleurs l’occaſion de dire quel inſtrument de la gloire d’Auguſte avoit été Agrippa, nous ne devons pas laiſſer paſſer celle d’ajouter ici que ce ſecond Miniſtre n’y contribua pas moins. Si ce fut Agrippa en effet qui fit redouter Auguſte de tous ſes ennemis, ce fut Mécéne qui le fit adorer de tous ſes ſujets. On peut ſe former l’idée de la manière dont il travailla ſur Octavien par le trait qu’en racconte Dion que voïant un jour le Triumvir percer à travers l’Empereur dans un Jugement, il ne craignît pas de lui dire avec un noble courroux. « Deſcends Bourreau de ce Tribunal & ſors même de ce lieu. » C’est ſurtout par le moien des Lettres que ce grand Politique chercha à adoucir les mœurs rendues féroces ſurtout par les Guerres civiles. De là cette haute protection qu’il leur accorda, à laquelle le Siécle d’Auguſte dut d’en

  1. Æger in Domo Mæcenatis cubabat. Suet. in Aug. num. 72.