qui engagent à en parler, je veux dire à Albe.
VI. Origine d’Albe précédée de celle de Lavinium.
L’Hiſtoire Romaine fait remonter ſon origine conſtante au fils d’Enée. Celui-ci aïant perdu Troïe ſa Patrie non pour avoir été empêché par les deſtins de la fauver, comme il le dit dans Virgile[1] ; mais comme l’aſſurent des récits plus deſintéreſſés, pour ne l’avoir pas fidélement ſervie, ou même pour l’avoir lachement trahie[2], laiſſa aux vents & aux Flots de lui en procurer une autre à lui & aux Compagnons de ſa fortune ; il en fût porté en Italie & il débarqua à l’embouchure du Tibre. Régardé dabord par Latinus dont cette partie reconnoiſſoit l’Empire, comme un étranger & comme un ennemi à repouſſer, il ne lui parut plus bientôt non ſeulement que, comme un hôte qu’on pouvoit recevoir, mais que comme un Gendre qu’on devoir ſe donner. Lavinie accordée à cet étranger avoir été promiſe à un Roi voiſin ; c’étoit Turnus Roi des