Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Temples par tout. J’ai deja parlé de la O Diva gratum quæ regis Antium.Fortune d’Algide. Celle d’Antium eſt reconnue par la belle Ode qu’Horace lui adreſſe, il y en avoit encore à Tuſculum, à Férentum, à Céré ſans compter Rome qui avoit ſes Fortunes Virile Muliébre & equeſtre & les trois autres de la Porte Colline dont parle Vitruve que Nardini croit avoir été la Libre, la Conſtante, la Prevenante. Mais nulle n’étoit si fameuſe que celle de Préneſte ſurnommée pour cette raiſon dans les monumens Primigenie, c’eſt-à-dire ainée.

Elle étoit telle par la maniére dont on croioit qu’elle ſe rendoit ſenſible par ce qu’on en apeloit les Sorts. Ces ſorts Préneſtins étoient des tablettes de Chêne chargées de ſentences d’une écriture antique, & renfermées dans une Caſſete faite du bois d’un Olivier réputé miraculeux. Le hazard qu’on croïoit conduit par la vertu ſecrète de laDééſſe les droit par la main innocente d’un enfant[1], & l’on croioit aprendre ſon ſort de la lecture qui en étoit

  1. Sortes in robore inſculptis priſcarum litterarum notis… Melex olea fluxiſſe… ex illa Arcam eſſe factam… eaque conditas ſortes…, quæ Fortunæ monitu pueri manu miſcentur atque ducuntur. Cic de Divin. lib. II. num. 85.