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encore du defaut de cette urbanité auſſi propre de Rome que l’avoit été d’Athènes le ſel vanté ; Les Préneſtins le montroient en effet dans la choſe la plus capable de le rendre ſenſible qui eſt le langage : ce qui fut repréſenté fort agréablement ſur la Scène antique en un amant qui apele Rabonena au lieu d’Arrabonem un gage qu’il offre ; & qui ſur la demande qui lui eſt faite de quelle bête il parle, repond qu’il imite l’économie Préneſtine qui ne prononce pas ſes mots ſans l’épargne de quelque ſillabe diſant Gogne pour Cigogne[1]. Le nom de Nuculæ donné aux Préneſtins par les Anciens n’auroit été que glorieux pour eux s’il avoit eu l’origine que nomme Feſtus de ces noix que les Romains leur jettoient dans le Vulturne pendant le ſiège de Caſilin[2] ; mais la mauvaise part en laquelle on le voit juíques à trois fois dans Cicéron,

  1. STRAT. Rabonem habeto. ASTA. Perii, Rabonem, quam eſſe dicam hanc belluam ? Arrabonem dicis ? STRAT Ar. facio lucri ut Præneſtinis Conia eſt Ciconia. Id. in Truc.
  2. Nuculas Præneſtinos appellabant Antiqui, quod incluſi à Pænis Caſilini, famem nucibus ſuſtentarunt, vel quod in eorum regione plurima nux minuta naſcitur. Feſtus. Verb. nucul.