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Avoir montré qu’il eſt uniquement queſtion de la Mer dans les paroles d’Horace, c’eſt avoir suffiſamment établi, que la mention d’Albe n’a pour objèt que d’exprimer le motif qui pouvoit l’y faire deſcendre de ſes Montagnes : en proſe on auroit dit ſimplement ſi l’Hyver eſt trop rigoureux, en Poëſie, Horace a dit la même choſe par une image. Reſte à ſavoir la raiſon qui a fait emploïer celle des Monts d’Albe couverts de Neige : c’eſt l’eſprit des Auteurs qu’on doit ſur tout chercher, ce que n’a pas fait ici l’interprête récent d’Horace dont j’ai eu à parler une autre fois pour une ſemblable occaſion & qui en fourniroit bien d’autres. Il traduit les Coteaux d’Albe par les termes de ces Campagnes non ſeulement ſans vie, mais ſans vérité, à moins que comme Sanadon il n’ait tellement ſuppoſé qu’Horace ſe trouvoit alors dans le Païs d’Albe qu’il ait cru qu’il n’étoit pas nécéſſaire même de le dire. L’Épitre d’Horace dont est tiré tout ce qui nous occupe eſt remplie de beauté, & l’image dont nous parlons n’en eſt pas le moindre trait. Mécéne ne pouvoit ſe paſſer de la compa-