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le défaut étoit ſupléé par le Pilotis, ce qui fait dire à Stace dans ſa pièce ſur la Voïe Domitiènne, qu’elle ne faiſoit pas moins épuiſer les Foréts, que les Montagnes[1]. À cette première opération en ſuccédoit une ſeconde deſtinée à procurer des flancs non moins ſolides que ce pied. On les faiſoit par deux gros murs dont la partie qui s’élevoit au deſſus de terre étoit aſsès large pour faire un parapet. Ces deux premiers travaux n’avoient fait que former la caiſſe de la Voïe pour m’exprimer ainſi. La Voïe elle même réſultoit d’un troiſième ſoin, qui conſiſtoit à la remplir à force de couches dont les unes étoient de mortier fait avec cette Pozzolane que j’ai dit le faire durcir à l’égal du marbre, & les autres, d’éclats de pierres & d’autres débris, & à couvrir le tout d’une pierre dont la qualité & la forme ſont également remarquables. La qualité étoit ſa couleur d’un Gris aprochant du Noir, & ſa du-

  1. Hic primus labor inchoare fulcos
    Et lato egeſtu penitus cavare terras
    Mox hauſtas aliter aliter replere foſſas…
    Hi cædunt nemus exuuntque montes
    Hi ferro ſcopulos trabeſque cædunt.
          Stat. Silv. lib. IV. Via. Domit.