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même à leurs importunités. Les baiſers qu’ils donnoient aux voitures au moment qu’elles s’arrêtoient préludoient aux actes qu’ils tenoient tout prêts pour accueillir à la deſcente.


LIII. Notice des Voïes antiques.

On a entendu beaucoup nommer les Voïes antiques dans ce que je viens de dire. Je dois d’autant moins manquer d’en donner la notice que ma méthode exige, qu’une de plus rares antiquités du Païs d’Albe qui m’ocupe ſont les morceaux les plus conſervés de la Voïe Appiènne qu’on y voit. Le Quartier des Fratochie offre quaſi un Mille entier de cette Voïe, qu’on voit avec étonnement qu’un cours de deux mille ans, & tout le poids de l’Empire qui y a roulé pluſieurs ſiécles n’ont pu ébranler[1].

La durée pour ne pas dire l’éternité des Voïes antiques venoit de la manière dont on les fondoit, dont on les encaiſſoit, & dont les compoſoit. La conſtruction d’une Voïe commençoit par l’excavation du Terrain juſqu’au solide dont

  1. Strabon dit que les Romains y faisoient rouler de voitures dont les Charges n’étoient guére moindres que celles qu’on met ſur les vaiſſeaux même. ὦστετας ἁρμαμαξας δεχεσθαι πορθμειων φορτια. Strabo. lib. V.