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de Campagne d’Horace. I. Part.

par le nombre, ſoit par la qualité des Nations dont elles furent le proïe. Les Gaules par exemple, ne fûrent envahies proprement que des Francs : & cette Nation qui ne cherchoit qu’à s’établir n’épargna pas ſeulemett le Païs, mais le défendit vigoureusement contre les autres Barbares, qui ne parcouroient la Terre, que pour tout détruire[1]. Il en fût bien différemment de l’Italie, & de Rome : comme elles étoient la tête & le centre de l’Empire, dont le fort étoit de faire une vafte chute, elles fûrent le terme ordinaire de toutes les Nations deftinées à le renverfer. La ruine qui en réfulta fût des plus affreufes ; elle fut abfoluë en particulier, pour les biens de

  1. Un corps de Francs avec Merouée leur Roi faifoit la principale force de l’armée qui défit Attila dans les Champs Catalauniens. Clovis ne remport pas seulement de grandes victoires contre les Barbares de Germanie, il renverfa le Throne que d’autres s’étoient élevé au midi des Gaules, l’AIaric qu’il tua de ſa main à la Bataille de Vouglé étoit petit-fils de celui qui avoit ſaccagé Rome. Il est vrai que d’après les Hiſtoriens Romains même, comme Agathias, les Francs n’eurent de Barbare que le nom. La Juſtice, la Foi, la généroſité, & ſur-tout la Religion qui méritèrent à leurs Rois le ſur-nom de tres-chretiens des premiers momens qu’ils eurent embraſſé la Foi chrétienne furent ce qui contribua le plus à les établir auſſi rapidement que ſolidement dans cette belle partie de l’Empire, qui a été depuis Ie Roiaume de France.