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de Campagne d’Horace. I. Part.

deux autres furent tous deux de Néron : l’un eut pour objet, des Aquéducs pour transporter à Miſène les eaux chaudes de Baïes ; l’autre un Canal pour aller par le rivage de la Mer, de l’Averne à Ostie :[1] c’eſt celui qui m’a fait dire en un endroit qu’on pouvoit faire une claſſe à part du IV. & du VI. des Céſars. L’extravagance s’en montroit tant par le défaut de tout objet raiſonnable, que par la difficulté pour ne pas dire l’impoſſibilité qu’il y avoit à l’executer. On n’avoit que des Montagnes & nulle eau juſqu’aux marais pomptins. Il reste à ſavoir à quel de ces trois ouvrages la Grotte pût appartenir. Sa direction ſeule qui eſt vers Baïes, prouve qu’elle ne pût être le premier qui avoit la ſienne droit


    des plus grandes voïes ; son extrême hauteur aux issues admet un grand volume de lumière augmenté par d’eſpèces de Lucarnes qui percent la montagne dans toute ſa hauteur. Strabon dit expreſſément qu’elle fut faite par le même Cocceïus auteur de celle de Cumes ; & comme il en parle du même ton que d’Agrippa, on doit dire que ce Cocceïus fut celui dont on voit le Conſulat après celui Agrippa même, & non le Cocceïus Architecte du Temple d’Auguſte dont j’ai parlé, qui s’appelloit Auctus, & qui n’avoit encore le nom de Cocceïus que parcequ’il étoit affranchi de quelqu’un de cette maiſon y vraiſemblablement du Conſul.

  1. Inchoabat piscinam a Miseno ad Avernum Lacum contectam porticibuſque concluſam, quò quidquid totis Bajis calidarum eſſer comtmitteretur… Foſſam ab Averno oſtiam uſque longitadinis per 160. milliaria. Suet. lib. VI. v. 31.