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de Campagne d’Horace. I. Part.

trerent sur le rivage à la tête de toutes leurs Légions. Le pretexte de ce ſpectacle ſi ſingulier étoit la ſureté, mais la cauſe étoit le deſir qu’avoient des forces d’un genre différent de s’en impoſer réciproquement. L’événement fut que celles de Terre loin de faire pencher la balance purent à-peine parvenir à la rendre égale. Celles de Mer firent la principale figure ; Pompée faiſoit trouver à Antoine, à la table qu’il donna le premier après la païx, des ſels fort piquans[1].

L’accord pour être juré n’en devoit pas être plus durable. Les lieux témoins du traité ne tarderent pas à l’être d’une Bataille navale. La Flotte Céſarienne avoit Bataille de Cume.}pour elle le nombre, mais la Pompeïenne avoit de ſon coté la Science, & l’experience de la Mer. Il ne faut pas demander de quel côté fut la Victoire. Elle ne fut rendue douteuſe à la fin que par accident. Parmi les Capitaines de Céſar il y avoit un Menas affranchi, & tranſfuge de Pompée. Ménécrate Chef de la

  1. Pompée lui dit qu’il avoit le plaiſir de le recevoir ſur les Carines même, faisant alluſion par ce nom Latin de ſes Vaisseaux, au Palais de ſon Pere dont Antoine s’étoit emparé, qui étoit dans le quartier de Rome appellé les Carines.