Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/353

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
de Campagne d’Horace. I. Part.

Golfe, mais comme une Ville immenſe qui la rempliſſoit tout entiere. Je donnerai une notion des parties qui la compoſoient.


CLV. Baïes, Putéoles, Misène unies par les châteaux ne formant pour ainſi dire qu’une ſeule Ville immenſe qui rempliſſoit tout le Golfe.

Le centre du Golfe présentoit la Ville même de Baïes. Ce qui attira à Baïes, je veux dire les Eaux, en fixerent là la place. Elle y occupoit l’eſpace, qui eſt entre la Montagne & la Mer, depuis la pointe des Thermes juſqu’à celle de l’aſſez bon Chateau moderne de Baïes.


CLVI. Situation de Baïes. Étendue de ſon ancien emplacement.

Cette étendue telle qu’elle ſe présente à la vue aujourdui, n’eſt pas la moitié de celle qu’il ſeroit conſtant que Baïes occupa, quand il n’y en auroit pas d’autre preuve que ce que nous avons entendu dire à Strabon, qu’elle étoit auſſi grande que Putéoles. Mais le luxe Romain ſut ſe faire donner par l’Art ce qui lui étoit refuſé par la Nature.

Des Pilotis & des édifices auxquels ils fournirent le fondement, chaſsèrent la Mer bien loin de ſes bords, comme le dit Horace[1] : des excavations non moins hardies obligerent le mont à reculer de l’autre

  1. Marisque Baïis obſtrepentis urges
    Summovere littora. Horat. lib. II. Od. 18.