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Découv. de la Maison

recherche dont tout l’art des Baigneurs de Rome eut cherché vainement d’approcher. Cette Campagne parlà invitoit à quitter la Ville, par le motif même qui y faiſoit avoir regret lorſqu’il s’agiſſoit des autres.

On y courût non avec ardeur mais avec fureur. Le Canton fût bien-tot couvert de Maiſons de Campagne Romaines.


CLIV. Origine de Baïes par la multitude de ceux qui y allant en vacance, prirent le parti de s’y fixer.

Les habitations en ſe multipliant dans un lieu, lui font perdre par la même ſa qualité de Campagne. Il manquoit cependant à celles élevées à Baïes pour en faire une Ville, une choſe qui étoit eſſentielle, & qui paroiſſoit impoſſible ; c’étoit qu’elles ceſſaſſent d’être de pures Maiſons de plaiſance, ce qui exprime des demeures paſſagères de gens qui en ont de fixes ailleurs. Ce point étoit d’un coté d’une abſolue néceſſité, parceque l’idée ſeule d’une Ville eſt celle d’habitations, & d’habitans ſtables ; mais il manquoit de l’autre de toute probabilité. Pouvoit-il y en avoir qu’on voulut renoncer à être habitant de Rome, pour devenir citoïen de Baïes ? Le défaut de toute apparence de cet évenement n’en empecha pas la réalité. L’être de Baïes, qui n’eut point d’autre cauſe,