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de Campagne d’Horace. I. Part.

Nul lieu ne pouvoit ſatisfaire plus pleinement le premier. On connoit la Campagne c’eſt-à-dire la région qu’on crût ne pas déſigner ſuffisament par ce nom qui exprime une Campagne par excellence, ſi on n’y ajoutoit l’épitéte d’heureuſe. Les Anciens n’en parlent que comme du Théâtre d’une vive guerre des Dieux, pour ſavoir à qui l’enrichiroit de plus de dons. Ses grains, ſes vins, ſes huiles, ſes fruits ſe le diſputent pour la bonté, & pour l’abondance.

Le Canton de Baïes n’en faiſoit pas ſeulement partie ; c’eſt lui qui fourniſſoit dans tous les feux que j’ai dit qu’il contient, la cauſe de tant de fécondité ; Si cependant elle n’étoit pas l’effet de la même graiſſe de la Terre, qui leur ſert d’aliment.

Ces feux ſi utiles, étoient d’ailleurs les principes de mille beautés ſous ce Ciel. Une bien intéreſſante, c’eſt que la Nature, qui par le ſilence, & par la lenteur de ſes opérations, qui en dérobent le progrès & le travail aux ſens les plus exquis, offre quelque choſe de mort, ou au moins de trop muet par tout ailleurs, y met dans la plus grande évidence ſa vie & ſon action