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PRÉFACE

me jetter dans ce Camp l’on n’eſt pas moins sans déſirs que ſans biens[1].

Ô bienheureux Horace ! s’écrie ici un de ſes Interprètes : que n’eſt-il donné de vous imiter non ſeulement chez les Philoſophes, mais chez les Chrêtiens ?

Il ſeroit à ſouhaiter de pouvoir le propoſer également pour modèle de cette Vertu, qu’on peut qualifier de la plus éminemment Philoſophique, à cauſe de ſa propriété d’affranchir la Raiſon de l’eſclavage des ſens : mais il n’étoit pas donné au Paganiſme de la produire. L’Évangile ſeul devoit en avoir l’honneur.

On doit être bien éloigné pourtant d’adopter touchant Horace un récit de ſa prétendue vie par Suétone qu’on lit à la la tête de toutes ſes éditions. J’aurai occaſion de montrer dans l’ouvrage, le peu d’autenticité de cette pièce : mais je puis dire qu’il s’annonce dés ce moment par le trait dont je parle.

« Ce n’est pas ma naiſſance, pouvoit dire Horace à Mécène même, qui fit mon mérite auprès de vous, mais l’inno-

  1.               Nil cupiencium
    Nudus caſtra peto, & transfuga divitum,
         Partes linquere geſtio. ibid.