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PRÉFACE

Sur la baſe de la Religion le Poëte philoſophe éleva toutes les Vertus. Tantot c’eſt la Vertu en général qu’il inſpire, en la peignant comme brillant d’un éclat dont rien n’altère la pureté[1], ce qui la place bien audeſſus de tous les autres biens qui éblouiroient bien moins s’ils laiſſoient voir les taches ſans leſquelles leur aquiſition & leur poſſeſſion ſe trouvent rarement ; tantôt c’eſt les vertus en particulier qu’il montre de la manière la plus propre à leur attirer l’eſtime & l’amour. Les bornes d’une préface ne permettent pas de choiſir même dans ce qu’il dit de raviſſant de la Justice, de


    Physique que pour le Moral, pour qu’on puiſſe dire qu’il s’en moque ici. Tantôt il la montre aux méchans, à qui il dit qu’ils se raſſureroient envahi pas la lenteur qu’elle affecte. Raro antecedentem ſcelestum deſeruit pede poena claudo. lib. II. od. 2. ; tantot il fait regarder le Ciel à ceux qui ne trouveroient aucun frein ſur le Terre. Regum Timendorum in proprios greges, Reges in ipsos Imperium eſt Jovis &c. lib. III. od. 1. Il ne craint pas de dire aux Romains que l’ébranlement que commençoit à éprouver leur Empire n’avoit pour cauſe, que la perte de la Religion qui le leur avoit valu ; que s’ils vouloient continuer à être élevés ſur tant de têtes, il étoit beſoin qu’ils abaiſſaſſent de nouveau la leur ſous les Auteurs de leur puiſſance. Diis te minorem, quod geris imperas. Hinc omne principium hine refer exitum. Diis multa neglecti dederunt Hsſperia mala luctuoſæ. lib. III. od. 6. &c. &c.

  1. Virtus… intaminatis fulget honoribus. lib. III. od. 2.