Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
de Campagne d’Horace. I. Part.

veu, au Fils, à l’Héritier de Céſar ; mais la Puiſſance qui préſide aux choſes humaines voulut que la haute ſagesse de Cicéron ſe laiſſât prendre aux Artifices d’un Enfant. Il le fit joindre aux Conſuls même qui devoient écraſer Antoine avec la qualité de Préteur, & avec les honneurs attachés à ce nom, dont le plus brillant étoit le droit d’avoir des Licteurs.

Les armes de la République aïant débuté par des ſuccès, quoique tout le mérite d’Octave eut été de défendre ſon Camp, Cicéron pour cela même ne le fit pas moins nommer que les deux autres Chefs, dans le Senatuſconsulte de ſa façon qui ordonna en leur honneur une ſuplication générale de cinquante jours en actions de graces de la délivrance du Peuple Romain de la ſervitude honteuse & cruelle d’Antoine[1]. Les Conſuls furent cependant bientot après tous deux tués. Ce fut auſſitot de la part d’Octave un nouveau recours à Cicéron ; & de la part de Cicéron un nouvel empreſſsement à favoriſer Octave. Celui-cy s’étoit haté de ſupplier ce Bienfaiteur de demander les

  1. Ob eas res Senatum exiſtimare Trium Imperatorum Virtute Populum Rom. fœdiſſima, crudeliſſimaque ſervitute liberatum. Philipic. XIV. n. 37.