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Découv. de la Maison

Mer Tyrrhène, il paroit que je fairai une choſe agréable à mes Lecteurs de ſuspendre ici un peu mon énumération pour en donner une idée générale.


XCVI. Mont, ville, & Port de Circéï.

Après Antium, & Aſture à une diſtance d’environ vingt-quatre Milles, on trouvoit le Mont, la Ville, & le Port Circeï, où l’on arrive par une levée du fable, que les flots entaſſent, comme pour ſéparer la Mer des Lacs ſucceſſifs, qui rempliſſent toute cette étendue. Lacs de Fogliano, des Moines de Crapollace, & de S. Marie.

Le Mont très-haut large d’un demi-Mille mais long de quatre, a ſon flanc droit battù des flots. Sa face de ce coté eſt de hauts Rochers eſcarpés, non ſans des Antres dont le plus élevé eſt appellé de la Magiciènne Circé. La partie gauche tient toute à la Terre & eſt couverte des bois que compoſent deux ſortes d’Arbres remarquables. Les premiers ſont les Lièges : cet arbre dont l’écorce eſt le Liège même, & dont le bois eſt très-molaſſe, ſst un Chêne : ſa feuille eſt celle du Chêne-verd, & son fruit eſt le Gland.La ſeconde ſorte d’Arbres du Mont-Circé, eſt une ſorte de Frêne, qui produit la Manne, par les entailles qu’on fait dans ſon tronc. Ce fruit recherché de toutes les Pharmacies, eſt le principal