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de Campagne d’Horace. I. Part.

bout, ni ces Bains qu’il avertiſſoit de ne pas laiſſer manquer de leur Labre. Le Parc repondoit parfaitement au Château. Cicéron y ménagea avec beaucoup d’ardeur des belles eaux, & les plus agréables Bois. Ce corps d’une Maiſon de plaiſance n’étoit rien cependant auprès de ce qu’on peut en appeller l’ame, je veux dire, les ornemens.

C’étoit dans le Tuſculanum de Cicéron que parut la première Table de ce bois de Cèdre ſi rare, qu’il ne pût l’aquérir qu’au prix d’un Million des Seſterces[1], c’eſt-à-dire, d’environ deux-cens-Milles de nos livres. Je ne rapporterois pas pour cette raiſon ce qu’il écrivoit à Atticus qu’il avoit paié à Cincius pour les Statues de Mégare qu’il lui avoit envoïes de Gréce, vingt-Mille-quatre-cens Seſterces, ſans ce qu’il lui ajoute, de ſe fier à ſon coffre, & de lui acheter ſans

  1. Cedri menſarum inſania quasi-sûres Fœminæ Viris contra Margaritas regerunt… extat hodie M. Ciceronis illo œvo empta HS. decies. Plin. lib. XIII. c. 15. La Doctrine des Seſterces a été très embrouillée. Je mettrai en quelque endroit ce qui m’en paroit. Je me bornerai ici à prévenir qu’il réſulte de l’éclairciſſement que je crois en avoir fait, que le Seſterce étoit un peu-plus qu’un cinquième, & un peu moins qu’un quatrième de notre Livre, qui n’eſt pas tout-à-fait le double du Paule, ou Jules Romain. C’eſt ſur ce pied que je reduirai les ſommes antiques qui ſe comptent ordinairement par Seſterce.