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PRÉFACE

de l’Hiſtoire d’Horace, non à cauſe de la nouvelle fortune que lui procura ſon mérite, mais à cauſe des engagemens qu’elle lui fît prendre de justifier le titre auquel il l’avoit obtenue.

Le Transfuge des Muſes livré deſormais à leurs travaux s’en montra le plus digne favori. Admirable dans tous les genres il excella ſur-tout dans celui qui est le plus ſublime, & auquel nul ne s’étoit encore élevé avant lui chez les Latins. On entend que c’eſt du genre Lyrique que je parle. Rome même, ne pût regarder ſes ſuccès que comme le plus flateur de ſes triomphes. Elle poſſédoit déja les Démoſthène en Cicéron, les Homère en Virgile : mais elle ne ſe flatoit pas même de voir les Pindare, les Alcée, les Anacréon & les Sapho, & elle les trouvoit tous le plus heureusement en Horace.

La Gloire dont le Poëte ſe couvroít par-là ne peut bien être exprimée que par lui même. « Je me ſuis élevé, diſoit-il, un monument qui arrivera à une poſtérité plus reculée que ceux de bronze, & qui ſe faira appercevoir, de plus loin que les Pyramides même.