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Découv. de la Maison

LXXXII. L’amour naturel de la Campagne fortifié chez les Romains par beaucoup d’autres motifs.

Ce amour naturel de la Campagne a toujours été accru à Rome par des motifs particuliers. Les Mœurs antiques, ne pouvoient lui être plus favorables. On n’alloit pas à la Campagne : on y vivoit, & on la travailloit. Il fallut quelque fois, aller chercher jusqu’aux redoutables Dictateurs derrière la charrue ; & il étoit ordinaire, de retourner cultiver le champ dont on vivoit, après avoir aquis à ſa Patrie, des Provinces & des Roïaumes. On ne pouvoit, que bien aimer la Campagne, lors qu’on l’aimoit par une ſi héroique vertu.

Les Mœurs nouvelles ne connurent plus ces motifs ſi purs, mais elles n’en manquerent pas d’également puissans.

La Moleſſe ne laiſſa envisager dans les travaux durs, que l’honneur continuoit à commander, qu’un délaſſement dans quel que délicieuse Maiſon de Campagne. La délicateſſe ne trouvoit Rome, ni assez commode ni assez riante. En effet les ouvrages publics y étoient admirables, mais les particuliers n’y repondoient pas. Ces pluſieurs Miliers d’Iſles, c’eſt-à-dire de Maiſons, ainſsi appellées parcequ’elles etoient iſolées, dont on voit dans les anciennes deſcriptions de Rome, que ſes Quartiers