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de Campagne d’Horace. I. Part.

& ne pouvoit arriver, que par un tel changement.


LXXX. Les nouveaux Romains après la chute de moeurs ne pouvoient negliger un lieu tel, que Baïes.

Lorſque la cauſe qui la produiſît, l’eut entierement opérée, on vit ce Peuple célébre porter l’amour dés délices, aussi-loin qu’avoit íait, celui de la vertu. Un nouveau lieu capable de les lui procurer devint un objèt de recherche, & d’ambition même, comme l’auroient pu être auparavant un nouveau Peuple à ſubjuguer, ou une Province nouvelle à ſoumettre.

Un lieu tel, que Baïes ne pouvoit plus reſter negligé. Les Cuméens l’avoient méconnu ; les Campaniens malgré le gout pour les délices, que le nom seul de Capoüe leur Capitale, atteſte, n’en avoient fait aucun uſage diſtingué ; les premiers Romains l’avoient ſans doute méprisé : mais ceux dont nous parlons plus clairvoians que les premiers, plus recherchés que les ſeconds, bien différens même de leurs ſévères Ancêtres le ſaiſirent avec avidité, le batirent, & l’ornerent avec magnificence, & en jouirent avec éclat. Le lieu déſert de Baïes, par l’uſage que leur volupté en sçut faire, fut converti en une Ville célèbre. Baïes eſt peut-être l’unique Ville, qui n’ait ainſi dû tout ſon