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de Campagne d’Horace. I. Part.

premières de ces Villes, n’existoit pas encore : elle ne reçût sa naiſſance que fort long-tems après.

Tout ce qu’on peut dire du lieu, où elle fut batie, c’eſt qu’il possédoit dés tous le tems, tout ce qu’il falloit pour la produi re, lorsque certaines circomſtances ſeroient arrivées.


LXXVII. Affoiblissement de l’épithéte de Liquida, par un interprète récent.

Horace en parlant de Baïes, lui donne l’épithéte de Liquidæ, comme nous l’avons vû. Cette épithète eſt un de ces mots d’Horace, qui ſont les plus expreſſifs, & les plus riches Tableaux en un ſeul trait. L’interprète Horace de M. la Batteux voyez la Pref.le plus recent de ce Poëte, qui a ſi bien compris les régles de traduction déja poſées par d’autres notamment par Sanadon, a fait une note ſur cette expreſſion où il dit qu’elle ſignifie la ſituation de Baïes ſur la Mer, par où il ne lui donne qu’un ſens oiſif, ou au moins des plus communs ; d’où il reſulteroit, qu’Horace ſi merveilleux, comme je l’ai remarqué, pour n’emploïer que les épithètes les plus propres, & le plus choiſies, n’en a donné à Baïes, qu’une, qui pourroit lui être commune avec toutes les Villes ſituées ſur toutes les Mers du Monde, ſans en excepter le vaſte Ocean. Un ſi grand apauvriſſement