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de Campagne d’Horace. I. Part.

nous aprenons le fait du Pont, dit expreſſément qu’il étoit fait de Batteaux, ramaſſés de toutes parts pour en avoir le nombre infini dont il etoit beſoin, diſpoſés en un double rang, & arrêtés avec leurs Ancres[1]. Une notice ſi précise de la manière, dont le Pont de Caligula fut conſtruit, montre clairement, qu’il n’eut rien de commun avec un ouvrage de Brique, tel qu’étoit celui dont on voit les Ruines.


LXVIII. N’etoit qu’un Mole, pour ménager un mouillage.

Qu’etoit-il donc dira-t-on ? Nous l’avons inſinué deja d’après ce que nous apprend du plus ancien état du lieu, qui fut d’être rempli d’ouvrages dans l’eau pour tous les uſages d’une Marine floriſſante. La direction des ruines dans le ſens du Pont de Caligula acheve de prouver, que les ouvrages, dont elles ſont les restes, étoient les Moles de Putéoles, puis-que Suetone toujours dans le même endroit il parle du Pont, dit préciſément, qu’il prenoit du milieu de Baïes, jusqu’aux Moles de Putéoles[2]. Je dois obſerver que la ruine

  1. Contractis undique onerariis navibus, & ordine duplici ad Ancoras collocatis, ſuperjectoque aggere terreno, ac directo, in Appiæ viæ formam. Suetonius lib. IV. n. 19.
  2. Baïarum médium, Puteolanas ad Moles. Ibid..