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de Campagne d’Horace. I. Part.

re une claſſe à part avec le cinquième, d’y jetter un Pont : la difficulté horrible d’un tel deſſein n’empêcha pas, qu’il ne fut exécuté. Une ſi grande étendue fut couverte d’un ouvrage, dont la face préſentoit une chauſſée, & un pavé faits ſur le modèle de la Voïe Appiènne. L’Empereur y paſſa, & repaſſa la Mer pendant deux jours entiers ; le premier, monté ſur un cheval Caparaçonné, la couronne de chêne, c’eſt-à-dire civique[1] en tête, le bouclier au bras, la hache au poing, le Glaive au flanc, & une Chlamyde d’or ſur les épaules : le ſecond jour le montra en habit, & en char triomphal trainé cependant à deux ſeuls chevaux, mais ſuperbes, aïant devant lui Darius jeune Parthe, qui étoit à ſa cour en otage, ſuivi de toute ſa garde Prétorienne & d’un cortège infini. Il fut beaucoup raiſonné ſur ce qui avoit pû en gager à donner un ſpectacle ſi inoui. Les uns crurent, que ce n’étoit, qu’une peu raiſonnable imitation de Xerxès, qui avoit

  1. La Couronne civique étoit celle qu’on méritoit pour avoir ſauvé la vie à quelques citoiens. On ne ſcait à quel propos on en voit décoré, un Empereur qui ſe faisoit un jeu de leur Mort, & qui forma en une occaſion le ſouhait, que tout le Peuple Romain n’eut eu qu’une tête, pour la trancher.