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de Campagne d’Horace. I. Part.

port de Pline-le-Jeune, on ne voïoit pas plus en plein air, qu’on n’auroit pu faire dans les lieux le plus inacceſſibles à toute lumière, ne furent, que les préludes de Montagnes de feu lancées contre le Ciel, & dont les éclats étoient jettés dans les contrées le plus reculées. Les horreurs de l’ancien Chaos furent renouvellées. Ce n’etoit plus qu’un mélange de ténébres épaiſſses, & d’une lumière horrible de feu. L’air deſcendoit dans les plus profonds abîmes par l’ouverture qui s’en faiſoit, pendant que la Terre, & la Mer même ſembloient vouloir aller occuper la place des nues, par la violence qui les lançoit vers elles. L’imagination ne ſauroit atteindre la réalité, qu’on ſe figure mais qu’on voit ne pouvoir être exprimée, dans les récits anciens qui nous reſtent de cet affreux événement. Le trouble qui le forma me paroit cependant avoir dû être moins éffraïant, que le repos qui le ſuivît. Le Païs n’avoit été juſque-là qu’une éminence entourée de Campagnes riantes, de Villes agréables ; lorſque le retour de l’ordre accoutumé, permît de le revoir, il n’étoit plus qu’une vaſte Montagne, que ſa couleur faiſoit juger, avoir été tirée des