nommée des Grecs par l’idée, que le Soleil lui même n’alloit pas plus loin[1]. Si on ajoute que ce n’étoient pas des voïages de pure curioſité, ou de ſimple commerce, mais qu’on ne les faiſoit, que pour chercher, & pour former des établiſſemens ; que ces voïages ne furent pas particuliers à quelques Villes de la Grèce, mais qu’il n’y en eut aucune, qui n’eut l’ambition de se reproduire dans le Païs découvert[2] ; on voit que de tels voïages durent naturellement donner lieu à beaucoup d’évenemens, qui ne purent chez des Grècs, qu’être amplifiés par l’imagination & récueillis par la vanité.
Les plus grandes raiſons perſuadent, que c’eſt sur le même cannevas, qu’a été faite la ſuperbe broderie de la Guerre des Géans ; & que dans l’origine, elle n’a été que l’Hiſtoire défigurée de la fondation de Cumes.
Les Nations Italiennes comme je l’ai remarqué étoient encore ſauvages. Elles ne connoiſſoient aucune Religion, ni aucune Politique, ni par conſéquent aucune humanité. Elles étoient donc à peu-prés comme les Leſtrigons, & les Cyclopes même d’Ho-