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de Campagne d’Horace. I. Part.

par tout, n’empéchoit preſque nulle part celle d’étranger, privé ſous ce nom de tous les agrémens, que ne produit que ſocieté formée par le ſang, & par les mœurs. Cette Vuë ſeule convainc ces Empires ſi exorbitans d’un excès contre la Nature même, qui n’a mis tant de différences dans les caractères des Peuples, qui n’a formé tant de Mers, & tant de Montagnes comme autant de Bornes visibles, que pour montrer son intention, que toute la Terre, ne ſoit pas ſoumiſe à un ſeul pouvoir, mais qu’elle ſoit diviſée en plusieurs juſtes États.

L’Éducation, le devoir, le ſentiment, la curioſité ſoutenoient le Romain plus, ou moins : Mais tous ces motifs devoient ceder enfin à la ſeule laſſitude. Le doux terme de tant de dangers de la Guerre & de tant de fatigues de voïages ſur Terre, ſur Mer, dont parle Horace, devoit ſe préſenter à l’eſprit dans bien de momens : & quelque jugement qu’on eut porté d’une Vie telle, qu’on la menoit à Tarente, plus d’une circonſtance ſuffiſoit pour la faire enviſager ſous un point de vue beaucoup moins défavorâble, ſurtout vers cet age, où la vanité des objets des paſſions s’est