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de Campagne d’Horace. I. Part.

prime Horace dans le texte de l’objection, peut nous fournir de grandes lumières pour nous apprendre, à quoi nous en tenir.


XLII. Un tel païs devoit être un objet d’envie pour beaucoup de Romains.

Le Poëte témoigne un ardent déſir d’un doux terme de tant de périls de la Guerre, & de tant de fatigues de Voïages ſur Terre, & ſur Mer : Et ce déſir le fait ſoupirer après Tibur, & à ſon défaut après Tarente. Des déſirs pareils accompagnés même de ſoupirs semblables, devoient ils être rares parmi les anciens Romains ? Le moindre coup d’œil sur l’État de Rome me paroit ſuffire, pour nous faire croire, que non.


XLIII. Peines attachées à la diſtinction dans l’Empire Romain.

C’étoit une grande Gloire pour Rome, la Ville Reine de l’Univers, mais ce devoit être pour elle un grand fardeau. Je ne parlerai pas de ce que dût lui couter de périls, & de travaux la formation, & la conſervation d’un ſi immenſe Empire. On ne peut que frémir, lors qu’on penſe à la nécéſſité, où elle étoit à ce seul Titre d’aller porter continuellement ſon sang dans toutes les parties du Monde, pour l’y mêler avec celui qu’elle y alloit répandre. Je me bornerai aux peines attachées au ſeul gouvernement d’un État, qui comprenoit tous les Païs connus. Ce gouvernement par lui-même devoit être bien agréable, puisque de