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Découv. de la Maison

vû peindre par Horace d’une manière ſi forte en un ſeul mot. Le Portrait qui en reſulte, ne peut être reſſemblant, ſans paroître peu flatteur. De tout ce que j’ai dit à ce ſujèt cependant, on a pû inférer, que ſi le Tarentin êtoit moû, il s’en falloit bien qu’il fut mechant ; que son indolence n’empéchoit point, qu’il n’eut du Gout, & des Talens ; que ſa ſociété par conſéquent devoit être douce, & agréable ; que ſa lacheté même pouvoit être excuſée en quelque sorte par ſon principe, qui paroit avoir été ; que la Paix, & le repos ſous un Ciel bienfaiſant, sur une Terre libérale, ſont des biens, après leſquels il ne faut point ſe fatiguer à en chercher d’autres.

Il est hors de tout doute, qu’une Vie fondée ſur de tels principes n’etoit point honorable. Elle devoit paroître le comble de la honte à tous les yeux Romains en particulier, parce qu’ils ne devoient voir l’honneur, que dans le courage : mais la queſtion eſt de ſavoir, ſi une telle vie, devoit être trouvée auſſi peu digne d’amour, que d’eſtime ; ſi elle n’étoit pas capable d’exciter ſouvent le déſir de ceux même dont la maxime devoit être, de n’avoir pour elle que du mépris. La manière, dont s’ex-