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Découv. de la Maison

nière dont elle reçût ce ſort, montra combien elle le méritoit ; au lieu de déplorer une condition, qui à la place de toutes ſes anciennes prérogatives ne lui laiſſoit qu’une honteuſe ſervitude, elle ſembla ſe rejouir de voir aſſurer même à ce prix un repos, d’autant plus précieux, qu’il ne ſeroit plus ſujèt à être troublé par de nouvelles révolutions. Tarente de Maîtreſſe devenue eſclave, de magnifique & d’opulente, renduë vile & mépriſable, pouvant à peine ſe reconnoitre dans la foule des Étrangers qu’on lui avoit donnés pour Citoïens, avec les ſeuls biens, qui ne pouvoient lui être ravis, parcequ’elle les reçoit des mains même de la Nature, reprit ſon plan, ſi non de plaiſſirs, & de Voluptés, du moins de moleſſe, & de repos, & le ſuivit avec plûs d’èclat que jamais[1].


XXXIX. État de Tarente du temps d’Horace : Phyſique du Pays ſans exception, Moral ſingulier.

Telle étoit Tarente du tems d’Horace. Cette Ville, & sa Contrée étoient tres-à portée d’être connues des Romains. Outre que son éloignement présent, devoit être regardé comme une proximité dans un Empire, dont toute l’Italie n’étoit regar-

  1. Ὑστερον ἀποίϰιαν Ρομαίων δεξαμενοι ϰατ’ ἡσυχιαν ζωοι, ϰαὶ ϐελτιον, ἢ ϖροτερον. Strabo. lib. VI.