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PRÉFACE

moins dépourvues. Rome où avec l’Empire étoient le ſavoir & le gout, fut regardée par lui comme le ſeul lieu, où il pût procurer à ſon Fils l’éducation dont il s’étoit formé l’idée.

Le plus grand courage pouvoit ſeul inſpirer au Père d’Horace un tel projet. Rome de ſon tems, étoit une Ville dont on chercheroit envain de ſe former l’idée d’après celle des Capitales les plus renommées. Parmi les obſtacles pour une éducation qu’offrent les Villes de cette grandeur il en eſt ſur-tout deux les plus malaiſés à vaincre, les dépenſes qu’elles exigent, les écueils qu’elles préſentent.

Le mauvais & le médiocre qui ne manquent pas dans des Mers où tout ſe jette y peuvent être à vil prix : mais on y eſpereroit envain l’excellent qui ne ſe rencontre que là, ſi aux lumières qui le font diſcerner, on ne joignoit les facultés qui peuvent l’aſſurer.

L’éducation eſt la formation de l’eſprit par les connoiſſances, & celle du Cœur par les Vertus. La corruption d’autant plus contagieuſe dans les grandes Villes qu’elle s’y offre ſous les formes les plus ſéduisantes, n’eſt pas ſeulement