mais Tarente étoit encore bien eloignée d’avoir la premiere penſée, qu’elle pouroit être, quelque choſe de ſérieux.
Le Théatre étoit le lieu, où ce Peuple léger tenoit ses aſſemblées publiques, comme pour marquer, qu’il ne vouloit regarder les affaires le plus importantes, que comme de courts intermèdes de ſes ſpectacles & de ſes amusemens. C’eſt dans ce lieu qu’on fit introduire les graves Romains. La réception qu’on leur fit, y fût parfaitement aſſortie, par la comédie qui la forma, & par la Tragédie, qui en devoit être la ſuite. Comme ſi on n’avoit reçu l’Ambaſſade, que comme une nouveauté, qui pourroit ajouter au plaiſir, au moins quelque variété, les plaintes des Ambaſſadeurs ne furent accueillies que par des ris ſur leur air, ſur leur langage, & ſur leurs habits. La décence ne permet pas d’exprimer ce qui fût ajouté : tout ce que j’en puis dire, c’est que les ſuperbes Toges Romaines des Légats porterent au Sénat les marques du peu de révérence qu’on avoit eû pour elles à Tarente[1]. j’ai dit qu’une
- ↑ Aderat fine mora ferens querelam legatio ; hanc quoque fœdius per obscœnam, turpemque dictu contumeliam violant. Flor. ibid.
