Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
de Campagne d’Horace. I. Part.

dre penſée aux objèts, qui attirent le plus l’attention.


XXXVIII. Sa légèreté l’empéche de s’apercevoir des progrès de Rome.

La figure que faiſoit Rome n’avoit pû tourner vers elle les yeux de Tarente. Les plus puiſſans Peuples tomboient, les uns ſur les autres, ſous les coups de cette Voiſine formidable, que Tarente ne s’en apperçevoit pas. La première nouvelle des Romains parût lui être apportée par une flotte Romaine, qui parût à la hauteur de ſon Port. C’est un Ancien qui nous dit : que Tarente ne ſavoit pas encore, ni qui étoient les Romains, ni de quel coté ils venoient[1]. La manière, dont elle les traita dans cette occaſion montre en éffèt juſqu’à quel point ils lui étoient inconnus.

Je ſais qu’elle pût être l’occaſion, de cette ignorance profonde de Tarente au ſujèt des Romains. La qualité de grande-Gréce qu’avoit portée la partie orientale de l’Italie à cauſe des Colonies Gréques, qui en avoient fondé toutes les Villes, étoit perduë ou au moins beaucoup affaiblie par le mélange des Nations Italiennes, qui s’etoient fait faire place, que Tarente continuoit encore à être un État purement Grec.

  1. Qui… aut unde Romani non ſatis norant. Flor. lib. I. cap. 18