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de Campagne d’Horace. I. Part.

des bords de l’Eurotas, mais ils les laiſſeront entierement dégénérer ſur ceux du Galêſe. Ils n’eurent pas plutot aquis de grandes richeſſes, qu’ils reſolurent de leur confier toute la Garde du fruit de leur courage. La loi de Tarente fut, qu’elle n’auroit qu’une Milice étrangère, & mercenaire. Des vues de liberté, ont ſuggéré quelque choſe de pareil à certaines Républiques tant anciennes, que modernes ; mais le grand motif des Tarentins étoit de s’aſſurer les avantages de la Guerre, ſans en embraſſer les travaux.


XXXVII. Ne veut qu’une Milice étrangère pour n’avoir aucune part aux périls & aux travaux de la guerre.

Cette Politique parût d’autant plus commode à Tarente, que ſon thréſor lui donnoit le choix des Nations belliqueuſes dont le ſang étoit au prix de l’or. Dans une Guerre contre le Meſſapiens, & les Lucaniens c’étoit un Alexandre Roi des Moloſſes oncle maternel d’Alexandre-le-Grand, qu’elle avoit fait voler à ſon ſecours : ce fût le grand Pyrrhus Roi d’Epire un des deſcendans d’Achille qu’elle pût oppoſer, mais inutilement aux Romains.

Son ſiſstême lui réuſſit en éffèt, tant qu’elle n’eût affaire qu’à de foibles voisins, qu’elle écraſa facilement ſous le ſeul poids de ſa Puiſſance ; mais il n’étoit beſoin, pour