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de Campagne d’Horace. I. Part.

mot d’un Ancien, pour toute baſe de ses recherches. Les Monumens, qui ſont les guides les plus certains, ſont la plûpart comme des ſqueletes informes dans leſquels on chercheroit envain, la figure de ceux à qui ils ont appartenu. Que de qualitès, ne faut-il point pour faire quelque pas aſſuré dans une carrière si obscure ?

Des connoiſſances étendues ne ſuffiſent pas : le coup d’œil qui ſaiſit, la ſagacité qui pénètre, doivent se joindre au sang-froid qui conſidère, à la sagesse qui combine : on ne peut rien faire ſans la réunion de ces qualités qui paroiſſent opposées, je veux dire de celles, qui donneroient autant de penchant à se perſuader, qu’on a de facilité à imaginer, & de celles, qui n’empêchent pas, que cette vivacité pour voir, ne ſoit accompagnée de toute la lenteur requise pour ne précipiter aucun jugement. Les premières ſont celles, qui ſont néceſſaires pour faire les inventeurs des choſes les plus cachées : les ſecondes ſont indiſpensables pour former les critiques éxacts, qui n’avancent que les opinions les plus ſûres.


V. Demeure imparfaite par le défaut ſurtout de critique des Antiquaires.

Pour quelques ouvrages faits par des auteurs, qui poſsèdent ces qualités éminentes, combien n’en eſt-il pas, qui ſont le fruit