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Relation


de leurs Domeſtiques n’ayant voulu s’embarquer dans un Bateau qu’ils avoient pris par les chemins, parce qu’il étoit un peu bas de bord, ils me dirent que le meſme jour ſeiziéme, ils étoient venus proche du bord ſur les onze heures, de nuit & que croïant moüiller l’Ancre ils n’avoient pas aſſez de Cable dans leur Bateau, ce qu’ils apperçûrent en voiant le Bateaus s’éloigner du Vaiſſeau, lors il s’éleva un vent fort grand qui fit groſſir la Mer & les courans devinrent contraires, ce qui fit qu’ils allerent à plus de quarante lieuës au large avec grand riſque de ſe perdre, ils dirent qu’ils avoient laiſſé les autres à plus de vingt cinq lieuës échoués ſur un banc de Vaſe, d’ou il n’y avoit pas apparence qu’ils puſſent venir à bord fitôt, c’eſt ce qui me fit prendre la reſolution de partir dés le l’endemain au matin. Je crois en cet endroit devoir faire mention des Peres Jéſuites qui s’étoient embarqués avec nous à Breſt & que nous laiſſâmes à Siam, c’étoient les Peres Fontenay, Tachart, Gerbillon, le Comte, Bouvet & un autre, auſſi habiles que bons Religieux, & que le Roy avoit choiſis pour envoyer à la Chine y faire des Obſervations de Mathématique, je crois leur devoir la juſtice d’en parler & de dire que lors que nous fu-