que campement on fait un feu élevé
de trois pieds de terre ou environ, il
ſe fait une autre enceinte d’Elephans
de guerre, diſtans les uns des autres
d’environ cent & cent cinquante pas,
& dans les endroits par où les Elephans
pourroient ſortir plus aiſement, les Elephans
de guerre ſont plus frequens ;
en pluſieurs lieux il y a du canon que
l’on tire quand les Elephans ſauvages
veulent forcer le paſſage, car ils craignent
fort le feu, tous les jours on diminuë
cette enceinte, & à la fin elle eſt
très-petite, & les feux ne ſont pas à
plus de cinq ou ſix pas les uns des autres ;
comme ces Elephans entendent du
bruit autour d’eux, ils n’oſent pas s’enfuir,
quoi que pourtant il ne laiſſe pas
de s’en ſauver quelqu’un ; car on m’a
dit qu’il y avoit quelques jours qu’il s’en
eſtoit ſauvé dix, quand on les veut
prendre on les fait entrer dans une place
entourée de pieux, où il y a quelques
arbres, entre leſquels un homme
peut facilement paſſer, il y a une autre
enceinte d’Elephans de guerre & de ſoldats,
dans laquelle il y entre des hommes
montez ſur des Eléphans, fort adroits
à jetter des cordes aux jambes de
derriere des elephans, qui lorſqu’ils ſont
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