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du Voyage de Siam.


te maniere ſous un toît, où il y avoit un gros poteau planté où l’on l’attacha, & on lui laiſſa deux éléphans à ſes côtés pour l’apprivoiſer, & les autres s’en allèrent. Lorſque les eléphans ſauvages ont refté quinze jours de cette maniere, ils reconnoiſſent ceux qui leur donnent à manger & à boire, & les ſuivent, aprés ils deviennent en peu de temps auſſi privés que les autres. Le Roi a grand nombre de ces femelles qui ne font autre choſc que d’aller chercher des éléphans.

Le Lundi vingt-cinq, j’allai voir un combat de Tygre contre trois Eléphans, mais le Tygre ne fut pas le plus fort, il reçut un coup de dent qui lui emporta la moitié de la machoire, quoi que le Tygre fit fort bien ſon devoir.

Le Mardi vingt-fixiéme j’eus audiance particulière pour la quatrième fois, & le Roi me témoigna l’eſtime qu’il faiſoit de la Nation Françoiſe, aprés pluſieurs autres diſcours dont j’ai rendu pareillement comte au Roi. Le ſoir j’alai voir une Fête que les Siamois font au commencement de leur année qui conſiſte en une grande illumination. Elle ſe fait dans le Palais dans une