Page:Chaumont - Relation de l'ambassade de Mr le Chevalier de Chaumont à la cour du Roy de Siam, 1733.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
Relation


Mandarins des nations étrangères qui habitent dans ſon Royaume de ſe rendre à cet hôtel qu’il avoit fait préparer pour l’Ambaſſadeur de France & qu’y étant aſſemblez il leur avoit dit que le Roy ſouhaittoit qu’ils viſſent la diſtinction qu’il faiſoit entre l’Ambaſſadeur de France & les Ambaſſadeurs qui venoient de la part des Rois de leurs nations. Cette diſtinction étant deuë au Roy de France, Monarque tout-puiſſant & qui ſçavoit reconnoître les civilitez que l’on luy faiſoit, que ces Mandarins avoient été tout étonnés, & luy avoient répondu qu’ils n’avoient jamais vû d’Ambaſſadeur de France & qu’ils étoient perſuadez que la diſtinction que le Roy faiſoit en ſa faveur étoit deuë à un Prince auſſi grand, auſſi puiſſant & auſſi victorieux que l’eſt le Roy de France, puiſqu’il y avoit long-temps que ſes grandes victoires étoient connuës par tout le monde ce qui faiſoit qu’ils n’étoient pas ſurpris que le Roy faiſoit de la diſtinction entre cét Ambaſſadeur & ceux des Roys ſes voiſins ; Ce fut dans ce même temps que Monſieur Conſtans leur ordonna de la part du Roy de me venir ſalüer comme je l’ay déjà dit.

Le même jour ſur le ſoir Monſieur Conſtans me vint encore voir & ce fut lors