Mandarins des nations étrangères qui habitent
dans ſon Royaume de ſe rendre à
cet hôtel qu’il avoit fait préparer pour
l’Ambaſſadeur de France & qu’y étant aſſemblez
il leur avoit dit que le Roy ſouhaittoit
qu’ils viſſent la diſtinction qu’il
faiſoit entre l’Ambaſſadeur de France &
les Ambaſſadeurs qui venoient de la part
des Rois de leurs nations. Cette diſtinction
étant deuë au Roy de France, Monarque
tout-puiſſant & qui ſçavoit reconnoître les
civilitez que l’on luy faiſoit, que ces Mandarins
avoient été tout étonnés, & luy
avoient répondu qu’ils n’avoient jamais
vû d’Ambaſſadeur de France & qu’ils étoient
perſuadez que la diſtinction que le
Roy faiſoit en ſa faveur étoit deuë à un
Prince auſſi grand, auſſi puiſſant & auſſi
victorieux que l’eſt le Roy de France, puiſqu’il
y avoit long-temps que ſes grandes
victoires étoient connuës par tout le monde
ce qui faiſoit qu’ils n’étoient pas ſurpris
que le Roy faiſoit de la diſtinction entre
cét Ambaſſadeur & ceux des Roys ſes voiſins ;
Ce fut dans ce même temps que
Monſieur Conſtans leur ordonna de la
part du Roy de me venir ſalüer comme je
l’ay déjà dit.
Le même jour ſur le ſoir Monſieur Conſtans me vint encore voir & ce fut lors