d’un bon-heur éternel dans le Ciel aprés
avoir régné avec autant de proſperité
qu’elle fait ſur la terre.
Cette Harangue fut interprétée par Monſieur Conſtans, aprés cela je dis, à Sa Majesté que le Roy mon Maître m’avoit donné Monſieur l’Abbé de Choiſy pour m’accompagner & les douze Gentils-hommes que je luy préſentay, je pris la Lettre des mains de Monſieur l’Abbé de Choiſy & je la portay dans le deſſein de ne la préſenter que comme je venois de me déterminer de le faire. Monſieur Conſtans qui m’accompagnoit rempant ſur ſes genoux & ſur ſes mains me cria & me fit ſigne de hauſſer le bras de même que le Roy, je fis ſemblant de n’entendre point ce qu’on me diſoit & me tins ferme, le Roy alors ſe mettant à rire, ſe leva & ſe baiſſa pour prendre la Lettre dans le Vaſe & ſe pencha de maniere que l’on luy vit tout le corps, dés qu’il l’eut priſe, je fis la révérence & je me retiray ſur mon ſiege. Le Roy me demanda des nouvelles de ſa Majeſté ainſi que de toute la maiſon Royale & ſi le Roy avoit fait quelque conquête depuis peu, je luy dis qu’il avoit fait celle du Luxembourg, place preſque imprenable & des plus importantes qu’euſſent les Eſpagnols, qui fer-