qui étoient dûs à un Ambaſſadeur du plus
grand Roy du Monde. Ils y vinrent ſur les
ſix heures du ſoir, tous habillez à la mode
de leur païs ; il y en avoit de quarante differentes
Nations, & toutes de Royaumes indépendans
les uns des autres ; & ce qu’il y
avoit de tres-particulier étoit, que parmy
ce nombre il y avoit le fils d’un Roy qui
avoit été chaſſé de ſes Etats, & qui s’étant
réfugié dans celuy de Siam, demandoit
du ſecours pour le rétablir. Leurs habits
étoient preſque tout de meſme que ceux
des Siamois, à la reſerve de quelques-uns,
dont la coëffure étoit différente, les
uns ayans des turbans, les autres des bonnets
à l’Arménienne, ou des calottes, &
d’autres enfin étans nue tête comme les
moindres des Siamois, les perſonnes de
qualité ayant un bonnet de la forme de celuy
de nos Dragons qui ſe tient droit, fait
de mouſſeline blanche, qu’ils ſont obligez
de faire tenir avec un cordon qui paſſe
au deſſous de leur menton, étant d’ailleurs
tous nuds pieds, à la reſerve de quelques-uns
qui ont des babouches comme
celles que portent les Turcs.
Le Roy me fit dire ce même jour par M. Conſtant, qu’il me vouloir recevoir le lendemain 8. Je partis ſur les ſept heures du matin en la manière que je raconte-