ployez au ſervice du Roy, de qui ils ſont
comme les eſclaves. On m’y fit les mêmes
honneurs que l’on a accoutumé de faire au
Roy quand il paſſe ſur la riviere. Je n’y vis
perſonne dans les maiſons, tout le monde
étoit dans les balons, ou ſur les bords, le
ventre à terre, & les mains jointes contre
le front. Au devant des maiſon, & des villages
il y avoit une eſpece de parapet élevé
de ſept à huits pieds hors de l’eau, fait avec
des nattes. Ils reſpectent tant leur Roi, qu’ils
n’ofent pas lever les yeux pour le regarder.
Je remarquay que les maiſons où j’avois
logé étoient peintes de rouge, afin de
me traiter comme ſa perfonne, n’y ayant
que les maiſons Royales de cette couleur-là.
Tous les Mandarins qui ſont venus me recevoir ſur la riviere, m’ont toujours accompagné ; les premiers étoient comme les Gentilshommes de la Chambre, & les autres par degré. Les Princes y vinrent auſſi. Ils ont tous des balons très propres, dans le milieu desquels il y a une eſpece de thrône où ils s’aſſiſent ; & ils ne vont ordinairement qu’un dans chaque balon, à leurs côtez ſont leurs armes, comme ſabres, lances, épées, fleches, plaſtrons, & même des fourches. Ils ſont tous habillez de la même maniere que j’ay déja dit Un Portugais que le Roy avoit fait General des Trou-