qu’étranger, eſt parvenu par ſon mérite
juſqu’à la première place dans la favcur du
Roy de Siam, m’envoya faire compliment
par ſon Secrétaire qui étoit parfaitement
honnête homme, & il m’offrit de
ſa part un ſi grand preſent de fruits, bœufs,
cochons, poulles, canards, & pluſieurs
autres choſes, que tout l’équipage du
Vaiſſeau en fut nourry durant quatre
jours. Ces rafraichiſfemens ſont agréables,
quand il y a ſept mois que l’on eſt à la mer.
Le huitième Monſieur l’Evêque de Metellopolis qui s’en étoit retourné à la Ville-capitale de Siam, revint à bord avec deux Mandarins s’informer de la part du Roy de l’état de ma ſanté, & me dire qu’il étoit dans l’impatience de me voir, me priant de deſcendre à terre. Je leur témoignay combien j’étois touché de la continuation des bontez du Roy leur maître, & je leur dis que je m’allois préparer pour aller à terre. Je reçus ces Mandarins comme les premiers, & je les fis ſalüer en s’en retournant de neuf coups de canon. Sur les deux heures du même jour j’entray dans mon canot, & ceux de ma fuite dans des batteaux que le Roy envoya ; & étant arrivé ſur le ſoir dans la rivière, j’y trouvay cinq balons tres-propres, l’un pour moy, fort magnifique, & quatre autres