qui tiennent beaucoup du figuré. Après
les avoir traitez avec les honneurs & les
civilirez qui ſont en uſage en pareils rencontres
dans ce Royaume-là, je leur fis
preſenter du Thé & des confitures. Ces
deux Mandarins étoient bien faits, âgez
d’environ vingt-cinq ans, & habillez à
leur mode ; ils étoient nuds têtes, pieds
nuds, ſans bas, & ayant une maniere d’écharpe
fort large, qui leur prenait depuis
la ceinture juſqu’aux genoux, ſans être
pliſſée, qui leur paſſoit entre les jambes,
ſe rattachant par derriere, & retombant
comme des haudechauſſes qui n’auroient
point de fonds. Cette écharpe étoit de
toile peinte des plus belles du païs, ayant
par en bas une bordure bien travaillée,
large de quatre doigts, & qui leur tomboit
ſur les genoüils : de la ceinture en
haut ils n’avoient rien qu’une maniere de
chemiſe de mouſſeline, qu’ils laiſſent
tomber par deſſus cette écharge, les manches
ne leur venant qu’un peu au deſſous
du coude paſſablement larges. Ils reſterent
prês d’une heure dans le Vaiſſeau, je
les fis ſalüer de neuf coups de canon
quand ils s’en allèrent.
Le Premier Octobre Monſieur Conſtance, ce Miniſtre du Roy de Siam dont j’ay déjà parlé, & qui pour tout dire, bien